Selasa, 04 Februari 2020

La Disparue de l'île Monsin

Category: Livres,Romans et littérature,Littérature française

La Disparue de l'île Monsin Details

Hiver 2011. Deux petites filles se noient dans la Meuse. La plus jeune est tombée à l'eau et sa soeur, qui pourtant ne savait pas nager, a tenté de la sauver. Quelques jours plus tard, un pompier de Liège perd la vie en cherchant les corps.Liège, le 25 janvier 2012, 11 heures du soir. En pleine tempête de neige, Jordan Nowak, loueur de pianos, aborde le pont-barrage de l'île Monsin. Dans ses phares, soudain, une silhouette penchée sur le parapet. Jordan découvre une jeune femme hagarde qu'il emmène à son hôtel. Là, Éva lui confie qu'elle allait se jeter à l'eau. Le lendemain matin, elle s'est volatilisée.Que s'est-il passé ? Quel est le lien entre le fait divers terrible de l'hiver 2011 et cette disparition mystérieuse ?Chargé de l'enquête, le jeune inspecteur Lipsky y voit l'occasion rêvée de faire avancer sa carrière. Mais sa précipitation et son inexpérience vont entraîner toutes les personnes impliquées dans un tourbillon dévastateur révélant, comme toujours chez Armel Job, la vérité de l'âme derrière ce que chacun croit être et donne à voir.Impossible de lâcher ce thriller psychologique haletant qui nous emmène jusqu'à une question essentielle : qu'est-ce qui donne du sens à une vie ?

Reviews

L'abbé Wallenborn a invité la cantatrice belge Hélène de Gartechin à se produire au Parvis du peuple, dans la banlieue liégeoise. Mais celle-ci a des caprices de diva. Pas question que son accompagnateur joue sur leur instrument bancal ! Pris de court, Wallenborn fait appel à « Nowak Jordan, pianos, accordage, rénovation, expertise, location ». Pour éviter les dangers de la route par cette nuit du 25 janvier secouée par une tempête de neige, Jordan a réservé une chambre au centre. Alors qu'il aborde prudemment le pont-barrage de l'île Monsin, il discerne une silhouette à travers les flocons. Elle ne va quand même pas se jeter dans la Meuse ?!Quelques jours plus tard, notre homme est tétanisé devant sa télévision : Eva Krauss n'a plus donné signe de vie depuis le 26 janvier. C'est elle. La disparue de l'île Monsin.L'année est jalonnée d'événements que j'attends avec impatience. Parmi ceux-ci, il en est un que je ne raterais pour rien au monde : la sortie du nouvel Armel Job.Ce qui me plaît d'abord, c'est de voyager dans des endroits familiers de notre pays, même si l'auteur invente des localités imaginaires, elles font penser à des lieux qu'on a l'impression d'avoir déjà visités.Ensuite viennent les personnages. Ils n'ont rien d'extraordinaire. Ceux qui se promènent dans ces pages, on pourrait bien les avoir rencontrés : c'est le voisin, l'épicière ou ce type qu'on croise parfois dans la rue. Cette adolescente qui teste son charme juvénile sur un homme frustré par sa matrone de femme, elle n'a pas conscience des dangers qu'elle court, elle pourrait être notre fille ou notre amie. Elle a des milliers de s?urs. Et ce garçon qui, par jeu, pousse son copain, sans réfléchir. Ce père de famille honnête, plein de bonnes intentions, qui ne dit que la vérité, mais pas toute. Ce vieux bonhomme qui croit réserver une bonne surprise à la voisine et met sa vie en danger. Et cette femme à l'apparence lisse et tranquille, mais qui, intérieurement se ronge depuis des années pour une erreur de jeunesse, ils hantent peut-être notre entourage. Que dire du jeune flic avide de résoudre sa première grosse affaire et qui échafaude des scénarios dignes d'une série télévisée ?Tous sont si complexes, si tourmentés, sous leur surface lisse. Leur psychologie est fouillée, ils ont de la chair, une vie, ils sont vrais, enfin, et ce n'est pas si fréquent dans la littérature, et ce n'est pas si facile.Et les mots, les mots... On les répète mentalement, on les roule sur la langue, on s'entend les dire, on se représente béatement leur effet. Mais, quand ils sortent, plus moyen de les rattraper, de les changer lorsqu'on s'aperçoit avec désespoir qu'ils engendrent des conséquences autres que celles qu'on s'était figurées.J'admire le style de l'auteur, capable de cibler ce détail juste, qui transformera la banalité en quelque chose d'unique. Regardez cette péniche qui avance tranquillement sur l'eau et dont « la large étrave déchirait la surface liquide en deux, la plissait en accordéon et l'envoyait expirer contre les quais. » Nous voici au concert. Le public écoute extatiquement et soudain, une toux vient chatouiller une gorge et, bien plus redoutable qu'un virus, contamine la salle entière. ?a commence par de « brefs graillonnements ». Ils gagnent les « simples enrhumés [qui] s'autorisèrent alors les accès que de malheureux silicosés n'avaient pu contenir ». Et l'apothéose ne tarde pas lorsque « la fréquence et le niveau du parasitage du récital atteignirent leur rythme de croisière. » Comme c'est bien observé.Et l'atmosphère, si réelle et pourtant si particulière, si singulière.Qui de nous ne s'est fait des films dans la tête, des histoires rocambolesques, alors que la réalité était bien plus simple ? A quoi nous font penser un bouquet de roses rouges, un joli foulard de soie, des taches de sang sur un tissu ? Les réponses sont peut-être bien plus terre à terre que l'aventure que nous avions élaborée.J'admire la fertilité créatrice d'Armel Job. Il part d'un tragique fait divers encore vivace dans les mémoires (dans la mienne, en tout cas), cette noyade de deux fillettes et du plongeur chargé de ramener leurs corps, et nous emmène, par mille sentiers détournés, à un endroit stupéfiant.Pour moi, cette histoire pourrait avoir existé. Elle est banale. Mais en même temps si bien contée, d'une façon tellement originale qu'il n'y en a pas deux semblables.Au détour d'une page, je ressens une bouffée de nostalgie : « Mme Brenu ne dérogeait jamais au manuel des "Convenances et bonnes manières" de Berthe Bernage », dont je ne sais pas si elle l'a réellement écrit, mais dont ma mère me parlait avec des trémolos dans la voix. Raison pour laquelle, sans doute, je n'en connais rien, puisque je fuyais comme la peste les sages conseils de ma génitrice, pour me jeter en cachette sur les ouvrages sulfureux dissimulés au fond de la bibliothèque.Tout à coup, un grand sentiment d'euphorie m'envahit, car Bérieux « ne prendra pas la peine de fendre les cheveux en quatre ». Enfin un auteur qui utilise l'expression correcte ! Eh oui, si, comme la plupart des gens, vous dites « couper les cheveux en quatre » pour figurer une tâche extrêmement compliquée, vous vous trompez. Quoi de plus facile que de « couper » (dans la longueur), alors que « fendre », c'est dans l'épaisseur, et vous pouvez toujours essayer !On me dira, enfin, que je suis partie avec un a priori positif ? Mais bien sûr. Je ne m'en cache pas. Je suis une fan absolue d'Armel Job depuis son premier roman et je ne l'ai jamais regretté.Ah oui. Et la disparue, me direz-vous. La retrouve-t-on ? Arrête-t-on son ravisseur ? Son assassin, peut-être ? ?a, c'est à vous de le découvrir, car, au risque de me répéter, je le crie haut fort : lisez ce roman ! Je l'ai adoré !

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